Un parc solaire prévoyait de raser les Garrigues Basses

Du temps des frères Cassini il y avait déjà une forêt !

 

 Voilà le projet chaudement défendu par M. Pradier. D’abord confidentiel, il faudra attendre l’obligation d’une délibération du conseil municipal pour en entendre parler. Les conseillers votent un accord pour un projet de convention sans voir aucun plan. La demande de communication de détails sur le projet par le président d’association agréée, reçoit un refus. Entre temps avec l’accord de l’adjoint à l’urbanisme M. Pradier, un permis de construire est déposé. Fort justement il est refusé lors du contrôle de légalité. La société NEOEN ne peut donc produire ce document lors de sa réponse à l’appel d’offre de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). 

Plus de 20 hectares de bois communaux (de communes riveraines – Sernhac) et plusieurs terrains privés, sont impactés par le projet, les propriétaires privés ont été tenus à l’écart 

Vue des bois en direction de Sernhac

Plans du projet NEOEN, accepté par l’ensemble du conseil (moins 1 abstention !) aucun plan n’est montré lors du vote de ce projet.

Noter que sur ce plan ne figure pas les obligations de 50 m périphériques à raser de toute végétation.

Tous les terrains sont naturels et aucun n’a jamais été occupé (anthropisé)

Au Nord et au Sud deux décharges non réhabilitées) sont écartées du projet.

Sur ce plan un chemin est fermé (au centre), l’autre doit être déplacé (au nord) (impact supplémentaire)

Zonage légal de 500 m de protection d’un monument historique inscrit au patrimoine (Maison solaire et son environnement). Second monument inscrit de la commune.

Simulation du haut du village, mais qui impactera la vue de nombreuses maisons.

Sous la pression croissante associative qui commence à accumuler des données de plus en plus précises et sous la menace certaine d’un avis de l’Architecte des bâtiments de France, en raison d’un site à moins de 75 m des limites du parc et profondément affecté dans son environnement paysager, le parc se modifie. En Mai 2018 apparition d’un nouveau tracé du projet. On s’éloigne un peu du site inscrit au Nord-Ouest et on évite le Sud où des espèces protégées sont en présence avérée (photos géolocalisées).

Nouvelle modification

Au dernier trimestre 2018, par téléphone lors d’un contact de routine avec la société NEOEN un nouveau périmètre se précise. Le projet se concentre entre 3 chemins, il comportera toutefois une OLD (obligation légale de débroussaillement de 50 m qui en augmentera considérablement l’impact paysager et sur le milieu naturel). 

Le bureau EcoMed travaille à nouveau sur le terrain (9 mai 2019) en vue de refaire un inventaire. 

        Contrairement à d’autres, la commune de Lédenon est dotée d’un vaste territoire et au delà de ses parties urbanisés ou cultivées, ses garrigues en constituent un attrait pour une partie de la population qui a choisi d’y vivre.

Dans les temps anciens, les bois des bouscatiers (chauffage, fours) ou la garouille du khermès (teinturiers) assuraient la richesse du village. Plus tard, l’activité agricole prenait la relève (olive, vin, céréales, légumes) suivie par des entreprises liées (moulin à huile, cave coopérative, conserverie, centre de recherche), toutes ou presque disparues.

Les bois ne paient plus. 

Un bois qui ne rapporte rien doit-il être détruit ?

Les temps ont changé, le réchauffement climatique, la cherté de l’énergie, la transition écologique imposent de nouveaux comportements.

Une conscience écologique est née, ce qui était possible il y a 10/15 ans n’est plus toléré par une part croissante de gens, dans un temps où la biodiversité, déjà tant malmenée sous toutes ses formes, reste notre seul avenir.

Ce sont toutes ces ambiguïtés qui sous-tendaient le 25 juillet les débats du conseil sur la validation les propositions de compensation de Neoen pour la centrale solaire.

De façon répétée l’adjoint M. Pradier a mainte fois cité le strict respect de la séquence éviter, réduire, compenser, pourtant :

Éviter ? la centrale n’a jamais varié son lieu d’implantation et aucun autre site n’est étudié.

Réduire ? les évolutions de la surface close du projet (-30%) semblent plus répondre à une contestation associative et un risque certain de contentieux de voisinage.

Compenser ? la compensation en débat ne peut se justifier auprès des élus, dont on demande le vote, que par une information complète sur la biodiversité présente, débouchant sur des ratios (espèces, habitats) ainsi que des études sur les espaces de compensation envisagés, ce n’est pas le cas. Quelques cartes remises présentent 50 hectares dits hyper protégés, de terrains retenus.

Questions : au début il n’y avait pas d’impact, aujourd’hui il y en a ? pollution de parcelles ? pourquoi pas ailleurs ? surface réduite donc moins d’argent ?

L’argent peut-il tout acheter ?

La commune veut retrouver son aisance. Durant 30 ans la commune sera riche, encaissant 75 000€/an pour réaliser des projets (?).

Sans savoir ce que l’on compense, les conseillers adoptent le projet (2 abstentions).

L'abandon du projet annoncé !

La nouvelle tournait en boucle depuis quelques temps, mais il aura fallu l’approche des élections municipales pour en avoir la confirmation. Le projet de construction à la place des bois des Garrigues Basses de Lédenon,  baptisé ORION 7 ne verra pas le jour. Des contacts avec l’opérateur ont confirmé la nouvelle. Ainsi pour la seconde fois en 30 ans l’espace naturel des garrigues est sauvé par une association de sa destruction par un projet. 

Retour en arrière.

En 1989, un incendie dont on n’a pu retrouver les auteurs, est allumé à deux reprises. La seconde tentative sera la bonne et le feu (dans une période où les pompiers doivent se battre du côté de Marguerittes) va détruire à Lédenon plusieurs centaines d’hectares. Trois jours après le feu “apparaît” sur les lieux un projet de création de grande carrière. 

Le “trou” qui ramenait la colline à la hauteur du Relais de Lédenon (Le Bistrot en 2019) faisait 10 fois le volume des Arènes de Nîmes …. Une association est créée (APCV de Lédenon) par M. Sarti en septembre 1989 et à l’issue de 56 mois de lutte victorieuse à chaque étape (2 études d’impact, enquête publique, commission départementale des carrières, tribunal administratif de Montpellier et Conseil d’État) le projet est abandonné. 

Tirant les leçons de ces faits (observés dans tout la région PACA et Languedoc-Roussillon), l’association s’impliquera dans la réforme des autorisations de carrières (passage des dossiers du Code minier au Code de l’environnement) et obtiendra une réforme du Droit des sols (un terrain brûlé est bloqué dans son statut naturel durant 15 ans après un incendie).

Dans le même temps sur le plan local, l’APCV de Lédenon obtiendra un refus en 1990 du premier POS par le préfet (2 zones d’activités et 1 carrière dans les garrigues) et dans un nouveau projet de POS (2001) le classement des bois en EBC (espace boisé classé) qui les protège de toute dégradation future.

Un projet de parc solaire 

Mme Riera (adjointe à l’urbanisme, municipalité J-P Fricon) travaille sur cette idée